Nos jeunes professeurs semblent heureux d’apprendre de nouvelles méthodes pédagogiques mais nous devons les accompagner pas à pas. Beaucoup se plaignent des éléments « perturbateurs » difficiles à contrôler et ils ont du mal à comprendre que des élèves qui n'arrivent pas à suivre la classe sont naturellement dissipés. Il faut gérer les enfants qui disparaissent pendant les périodes de récolte et ceux dont les parents sont absents ou incapables de les accompagner. Mais surtout les enfants qui viennent chez nous sont trop pauvres pour payer le petit extra quotidien que demandent les professeurs de l’éducation publique, aussi ces derniers ne se préoccupent pas d’eux.

A ces difficultés vient se rajouter le fait que nos propres professeurs ont du mal à évaluer le niveau réel des élèves. Nous nous heurtons, comme souvent, à des problèmes culturels. Dans un système où l’obéissance prime, où les élèves s’appliquent à répéter sans poser de questions les professeurs sont peu sensibilisés à l’importance des évaluations individuelles. De plus la solidarité pendant les examens ne semble pas poser de problème car professeurs et élèves peuvent ainsi afficher de bons résultats. Nous avions donc l'année dernière des élèves qui étaient affectés à une classe qu’ils ne pouvaient pas suivre.

Forts de ces constats nous allons cette année renforcer le soutien scolaire en khmer pour les élèves en difficulté et nous avons formé cet été nos professeurs aux méthodes d’évaluation personnelle.

Comme chaque année nous essayons d’organiser un voyage afin d’initier les enfants à leur culture et à leur histoire. Grace à l’implication personnelle et financière d’un de nos sponsors qui accompagne l’école depuis ses premiers pas nous avons pu emmener un groupe d’élèves visiter Angkor et le temple de Koh Ker. C’est toujours un moment  de bonheur pour eux mais aussi pour nous qui les voyons évoluer en l’espace de trois jours et revenir plus solidaires, plus motivés, plus ouverts.

A l’école nous incitons les élèves à travailler ensemble et essayons de développer leur curiosité. C’est ainsi qu'un matin très tôt nous sommes tombés sur un groupe d’élèves qui travaillait sur les effets néfastes des écrans sur notre corps. Après enquête aucun d’entre nous n’avait abordé cela avec eux aussi nous ne saurons donc jamais comment ils avaient été sensibilisés à un sujet qui même chez nous est bien peu populaire. Ce qui est certain c’est que leur argumentation était si percutante que nous leur avons demandé de la partager avec les autres élèves.

Bien sûr il n’est pas possible de travailler dans ces régions pauvres sans prendre en compte l’environnement et aider les familles. Après une année de grande sècheresse nous avons renforcé l'aide alimentaire aux familles les plus pauvres. La distribution de vêtements est elle aussi toujours l'occasion d'un moment joyeux et reconnaissant.


Un grand merci a tous ceux qui contribuent d'une manière ou d'une autre à ces petites gouttes d'eau que les Cambodgiens apprécient tant.